indulgent, ente
adj. (in-dul-jan, jan-t')
- 1Qui a de l'indulgence, qui pardonne aisément.
Indulgents à leurs femmes
. [Vaugelas, Q. C. 285]Sois-lui plus indulgent [au prochain] et pour toi plus sévère
. [Corneille, L'imitation de Jésus-Christ]Mais chacun pour soi-même est toujours indulgent
. [Boileau, Satires]Rome lui sera-t-elle indulgente ou sévère ?
[Racine, Bérénice]Un homme dur au travail et à la peine, inexorable à soi-même, n'est indulgent aux autres que par un excès de raison
. [La Bruyère, IV]Les pécheurs ne seront pas plus indulgents à son infortune
. [Massillon, Avent, Jugement.]Henri IV était indulgent à ses amis, à ses serviteurs, à ses maîtresses
. [Voltaire, Histoire du parlement de Paris]Les succès et la prospérité adoucissent toutes les belles âmes ; il est si naturel d'être indulgent quand on est heureux !
[Genlis, Mme de Maintenon, t. I, p. 33]Tout comprendre rend très indulgent, et sentir profondément inspire une grande bonté
. [Staël, Corinne, ou l'Italie] - 2Il se dit des choses dans le même sens.
Pourquoi, lorsque mon coeur si longtemps offensé, Indulgent pour vous seule, oubliait le passé...
[Voltaire, Mariamne, IV, 4]L'indulgente vertu parle par votre bouche
. [Staël, Alz. I, 1][Gens instruits qui] D'un regard indulgent contemplent nos erreurs
. [Staël, Trois emper. en Sorb.]Tout ce qu'en nos climats La nature indulgente a semé sous nos pas
. [Staël, Scythes, I, 1] - 3 Par extension, qui se laisse aller à.
Ovide, en vers doux et mélodieux, Sut débrouiller l'histoire de ses dieux : Trop indulgent au feu de son génie, Mais varié, tendre, plein d'harmonie
. [Rousseau J.-b. Odes et poésies diverses]De ses refus d'apprêt oubliant l'artifice, Indulgente à l'amour, sans fierté, sans caprice, De son sexe cruel n'ayant que les appas
. [Chénier, Élégies] - 4 nm Nom par lequel les adhérents de Robespierre désignaient les dantonistes, auxquels ils reprochaient trop de mollesse.
REMARQUE
Outre indulgent à, on dit aussi indulgent pour, indulgent envers.
- rechercher